“En Chantier !” – J3 : Visite de la ferme du Suchel

Récit du troisième jour du séjour “En Chantier !” à la découverte de l’éco-construction par la visite de la Ferme du Suchel.

Jeudi 30 juin 2022 – Carnet de Chantier

Étape du jour : Savigny > Saint-Romain-de-Popey > Pontcharra-sur-Turdine > Tarare > Valsonne

Une étape à vélo dans le pays de Tarare

En cette journée d’été, le jour s’est déjà levé. Jusqu’à 8h, nous démontons les tentes pour lever le camp du terrain gracieusement mis à disposition par nos hôtes Amélie et Joris. Aussi, nous avalons un petit déjeuner composé de pain tartiné de confitures et de miel.

Vers 8h30, nous faisons un point animé par Fanny en présence des 7 participant-es. Ce topo nous informe de l’organisation de la journée. Enfin, nous finalisons notre préparation et partons à la découverte des hauts de Savigny, peu après 9 heures.

Notre départ se fait sous un ciel radieux qui vient de se dévoiler. Nous partons en direction de la route départementale qui nous permet de contourner le village et ainsi gagner du temps et de l’énergie. Cette route est peu dense niveau voitures, et assez roulante. Elle offre également un panorama très ouvert sur le lointain, émaillé de villages. Nous l’empruntons pendant la première moitié de notre étape, avec deux arrêts marqués à Saint-Romain-de-Popey puis à Pontcharra-sur-Turdine en contrebas.

À 11 heures, nous traversons le centre de Tarare. La route change, le tracé est plat et le trafic plus dense, avec des usines avoisinantes. Nous passons notamment devant l’entreprise “BML” qui produit du béton dans les Monts du Lyonnais, et aimerions en savoir plus sur leurs engagements pour l’environnement.

Nous roulons ainsi tranquillement jusqu’à marquer une pause devant la première brasserie fondée par l’entreprise “Ninkasi” dans le quartier des Mousselines. A proximité, on peut y trouver le tiers-lieu “La Bobine” qui accueille de nouveaux projets d’activités sur le territoire.

Le trajet se poursuit devant le Grand Théâtre puis la rue commerçante. Nous rejoignons une voie direction le Nord-Est vers Valsonne, et empruntons une terrible côte – par ailleurs interdite aux voitures – qui nous contraint à poser pied à terre. Cette montée nécessaire nous permet de rejoindre un dernier grand tronçon de départementale, assez roulant. Nous pédalons sans relâche jusqu’au Col des Cassettes (622m). Nous prenons un petit repos mérité devant une charmante auberge. Puis, nous descendons un court sentier qui descend à pic jusqu’à notre arrivée : la Ferme du Suchel !

La ferme du Suchel

Une seule bâtisse occupe ce hameau qui semble coupé de tout ou presque : la Ferme du Suchel.

Le van bleu qui nous accompagne pendant le séjour est déjà arrivé, gardant nos précieuses affaires. Pendant que nous roulions, Héloïse nous a concocté une salade et un dhal de lentilles restant de la veille.

Nous descendons et rencontrons Alexandre qui figure parmi les membres fondateurs de ce projet en 2013, date d’achat collectif de cette propriété. Outre son imposant bâti, celle-ci comprend également une surface foncière considérable, et qui accueillera prochainement un projet de maraîchage biologique.

Nous installons la table dehors sous une bâche pour partager le repas à l’abri de l’exposition solaire. Alexandre, fort accueillant et connaisseur du domaine, nous expose l’histoire et le fonctionnement de ce lieu. Nos échanges sont alors très riches jusqu’à ce nous nous résolvions à quitter la table. S’ensuit alors une visite des lieux pièce par pièce.

À la découverte de l’habitat partagé

Le bâtiment principal est composé de pièces de vie communes : une cuisine, une salle de bain, une salle de jeux et un dortoir mais également de quatre appartements privés dont deux en construction. Les lieux communs permettent d’accueillir des voyageurs et de partager des moments conviviaux avec l’ensemble des habitants de la ferme. Ils sont meublés de tout le nécessaire, mais de façon relativement simple, sans véritable décoration. De plus, une partie des travaux dans ces espaces ne sont pas terminés. On peut encore apercevoir les murs d’origine en pierres qui seront prochainement recouverts d’un enduit terre-paille-chaux qui est écologique, économique et isolant.

Par la suite, nous visitons l’appartement d’Alexandre, qu’il partage avec sa femme et ses deux jeunes filles. Ce fut une grande surprise pour nous de découvrir que l’intérieur, composé d’éléments achetés dans des magasins de bricolage mais aussi et surtout « d’upcycling », est digne du plus beau catalogue de décoration intérieure ! On se souvient surtout des bons plans comme la récupération de chutes de bois en scierie pour des éléments de décorations ou encore l’utilisation de cordes en guise de plinthes, permettant de joncher les murs bancals.

Puis, nous découvrons la section en cours de construction. Dans un vaste espace réparti sur deux étages, deux autres appartements sont en cours de préparation. Ensemble, nous imaginons les différentes pièces et les aménagements nécessaires pour en faire des nids douillets pour les nouvelles familles.

Nous nous rendons ensuite dans un second bâtiment qui a certainement dû abriter des machines agricoles auparavant. Là, se trouve l’impressionnante chaudière à bois et son ballon d’eau de 500L qui alimente toute la maison et permet d’accéder à l’eau chaude et de chauffer la ferme en hiver.

Au cours de cet après-midi, nous avons donc pu découvrir de nombreuses alternatives à nos habitudes traditionnelles en matière de logement : l’utilisation quotidienne de toilettes sèches, le recours à des matériaux simples, locaux et facilement accessibles, mais surtout la notion d‘habitat partagé ! Nous sommes tous ressortis de cette visite avec un même constat : finalement vivre sobrement et sans se priver, c’est possible !

Le vent se lève sur le Beaujolais vert

Nous aménageons un dortoir intérieur et piquons une petite sieste pour nous remettre de la rude étape du matin. Nous poursuivons ensuite par des jeux de société conviviaux, puis un atelier fabrication de nichoir à oiseaux et une préparation du repas. La journée fut riche, plaisante et magnifiée par le beau temps qu’il faisait aux heures où nous roulions ce matin. C’est aussi une chance d’arriver avant que le ciel ne se couvre, abritant un vent important qui présage d’une pluie imminente. Pourvu qu’elle ne nous tombe pas dessus !

Roméo Delphin & Héloïse Mitchell

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