J4 Carnet Sauvage : Les hulottes de la réserve de vie sauvage au Col de Léoncel

La quatrième journée de notre périple nous propulse vers de nouveaux horizons, pédalant vaillamment jusqu’au Grand Chatillon à travers le col de Léoncel. Virgil, tout feu tout flamme, guide les étapes avec enthousiasme, partageant son amour pour la nature. Le groupe est rejoint par Jonathan, pourtant peu habitué au vélo depuis le Tour de la Drôme de ses années de primaire. En route, nous accueillons également François, administrateur à la LPO et bénévole à l’ASPAS, qui prévoit de nous faire découvrir une réserve de vie sauvage.

Nous atteignons fièrement le col de Léoncel

L’ascension est un défi relevé avec une fierté palpable alors que nous atteignons le col de Léoncel, situé à plus de 900 mètres d’altitude, après avoir patiemment gravi 700 mètres de dénivelé. Pour beaucoup d’entre nous, c’est la première fois que nous franchissons un col, une réalisation qui s’accompagne d’une immense satisfaction. La traversée de la forêt offre un spectacle époustouflant et le camion bleu de l’association qui nous attend à notre arrivée apporte une bienvenue pause déjeuner.

Notre épopée n’est pas terminée, il nous reste encore 200 mètres de dénivelé pour rejoindre l’auberge du Grand Echaillon. Un dernier effort et nous y parvenons ! Accueillis chaleureusement, nous installons notre campement, profitant d’une douche revigorante et d’un moment de détente en terrasse. L’atmosphère est à la détente, l’esprit vacances s’installe.

François nous fait visiter un espace de libre évolution dans la réserve de l’ASPAS – Vercors Vie Sauvage

Nous découvrons ensuite la réserve de l’ASPAS – Association pour la Protection des Animaux Sauvages – avec François pour guide. Au-delà de ses activités juridiques liées au droit environnemental, l’ASPAS investit des ressources dans l’acquisition de terrains destinés à la libre évolution. Cette démarche vise à garantir un niveau élevé de protection environnementale sur ces terres privées, interdisant la chasse, l’abattage, etc. Une partie de la réserve était autrefois une propriété de chasse privée et abrite toujours des espèces exotiques introduites spécialement pour la chasse, telles que le cerf du Japon. L’association est confrontée au défi de gérer la fin de vie de ces espèces. Des interrogations subsistent quant à la question de permettre ou non les visites humaines à des fins scientifiques et pédagogiques, tout en préservant ces espaces.

La création de réserves écologiques gérées par des associations témoigne d’une volonté citoyenne de dépasser les objectifs définis par les autorités pour la gestion des espaces naturels. Cependant, pour garantir leur pérennité et leur acceptabilité sociale, ces réserves doivent intégrer des espaces de médiation et de concertation. La réserve de Vercors Vie Sauvage a suscité des critiques de la part des communautés de chasseurs, tandis que d’autres projets similaires en Isère ont été élaborés avec davantage de dialogue.

Au cours de notre visite, nous avons la chance d’entendre les chants de trois mâles et une femelle de chouette hulotte. Bien que la saison estivale soit marquée par une moindre communication entre les animaux, l’ambiance de la réserve semble empreinte d’une certaine solitude. Les hardes, les meutes et les colonies abondantes semblent étrangement absentes. À ce sujet, les philosophes Béatrice et Yves Cochet nous invitent à imaginer les vastes plateaux du Vercors habités par la faune sauvage, en laissant prospérer librement les chamois, voire en réintroduisant les bisons, qui pourraient s’épanouir dans ce décor majestueux.

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