La première édition du festival “Le Grand Virage” a eu lieu du 16 au 18 juillet 2021 à Saint-Laurent-en-Royans. Elle a rassemblé 700 à 1000 personnes autour d’une réflexion critique sur l’impact des événements sportifs et pour célébrer le vivant. L’événement a rencontré un grand succès grâce à la mobilisation du collectif d’habitant-es “Royans-Vercors après les fossiles” et des associations locales.
Un festival pour célébrer le vivant
Des tables-rondes et spectacles pour réfléchir sur le vivant
Toute la journée, des temps de réflexion invitent les festivalier-es à questionner ce qui nous relie à la communauté du vivant :
- Conférence gesticulée
- Table ronde
- Impacts du tourisme
- Sport & Ecologie
- Rencontres auteurs
Alain Damasio, auteur de science-fiction réputé pour son ouvrage “La Horde du Contrevent” (Grand Prix de l’Imaginaire), livre avec son spectacle “Entrer dans la couleur” des extraits passionnés de son dernier ouvrage “Les Furtifs”. En compagnie de son guitariste rock Yann Péchin, il nous invite à sentir les émotions qui nous habitent pour en faire un moteur de la révolte et du changement. De quoi se tenir prêt !
Le capitalisme est une attaque généralisée sur les liens
Alain DAMASIO
Des ateliers pour s’engager et tisser des liens
Pendant la journée, de nombreuses animations sont également proposées aux personnes déjà sur place :
- Sérigraphie
- Fresque climat
- Course de lenteur
- Shindou
- Cinéma aux plantes
Le repas du soir est à prix libre… et quel régal ! La soirée se termine par des concerts : quoi de plus vivant qu’une foule qui danse au rythme de la musique ? Le groupe Forro Do Sol nous emmène à travers ses musiques brésiliennes, et DJ Cenoï assure l’ambiance jusqu’à la projection de films végétaux en fin de soirée.
Le lendemain, nous préparons des banderoles et défilons joyeusement au rythme de la batucada. La vélo-parade se termine sur la place de Saint-Laurent-en-Royans par quelques discours et des remerciements.
Royans-Vercors, quelle place pour le sport et le tourisme dans le monde d’après ?
Le Rallye Paul Friedmann, un événement automobile qui appartient au monde d’avant
La 39ème édition du rallye Paul Friedmann a été organisée par l’association “ASA Drôme” en parallèle du Festival Grand Virage. Elle se présente comme une manifestation sportive pour les “amateurs, les passionnés et les acteurs du sport automobile“.
Un impact écologique avéré
Plusieurs associations citoyennes s’inquiètent de l’impact de cet événement sur l’environnement du Royans-Vercors. Pire encore que les émissions carbones de ces voitures parvenues de toute la France : la pollution sonore. Les voitures qui mettent le turbo dans les routes escarpées de la vallée font résonner leurs moteurs et perturbent à coup sûr la faune locale. Ceci contribue à effrayer les espèces sauvages et à les repousser dans des espaces de plus en plus petits. Le Vercors est pourtant un des meilleurs bassins potentiels pour la revitalisation d’espèces comme les chamois, les renards, les cerfs.
Toute la faune souhaite prospérer en paix, pour le bonheur de l’écotouriste dont les excursions discrètes permettront de se ravir du spectacle de la nature.
Une manifestation socialement injuste
L’organisation du rallye Paul Friedman a entraîné une privatisation des routes, au détriment du “Rallye-vélo de la Drôme” organisé par Univoyage afin de relier Crest au Festival du Grand Virage. Non seulement les parcours dits “de circuit” étaient bloqués, pour des raisons évidentes de sécurité, mais également les routes “de transit”. En cause : les automobilistes pressés pourraient renverser les huit cyclistes imprudents que nous sommes ! Le soutien de la préfecture de la Drôme a permis cette politique du plus fort : en prononçant un arrêté d’interdiction de circuler sur plusieurs communes, elle nous a contraint à dévier notre itinéraire. En cas d’accident, nous aurions été qualifiés d’irresponsables. Mais partager la route, n’est-ce pas aussi partager la responsabilité de veiller sur les autres usagers ? Pourquoi les cyclistes devraient-ils s’écarter au passage des automobilistes ?
Au final, nous avons rallongé notre itinéraire et parcouru pratiquement 85 km sur une seule journée. Une rude épreuve pour nos jeunes cyclistes !
Un événement contraire aux intérêts locaux
Finalement, il faut considérer qu’un événement comme un rallye automobile est contraire aux intérêts des habitant-es. Car enfin, la retombée économique sur l’emploi et la consommation ne justifie pas les nuisances occasionnées. Quelles sont les améliorations effectives de long-terme pour la vallée ? Pourquoi ne pas promouvoir d’autres façons de faire vivre une économie locale ?
Pour réfléchir à des solutions alternatives, les habitant-es du Royans et du Vercors ont décidé de se constitué en assemblée.
L’Assemblée Citoyenne, un outil de démocratie directe dans le Royans
Le conseil départemental refuse d’aborder la question du rallye et de son impact ? Qu’à cela ne tienne ! Le festival du Grand Virage a organisé une Assemblée Citoyenne pour donner la parole aux habitant-es.
Lire aussi :
- “Communiqué de presse” de l’association Royans-Vercors après les fossiles
- “Le Grand Virage vers l’Antitourisme“, par l’Office de l’Antitourisme de Grenoble
Le rallye-vélo de la Drôme, pour une nouvelle approche des festivals
En écho au rallye automobile Paul Friedmann, le festival du Grand Virage a proposé à l’équipe d’Univoyage d’organiser un rallye-vélo sur la journée du samedi 17 juillet. Cette étape ouverte au public a réuni 7 cyclistes au départ de Crest et Chabeuil. Contactée par la préfecture, notre groupe a été contraint de dévier son itinéraire, réalisant ainsi 80 km dans la journée. Bravo !
Venir sur un festival en vélo
Depuis plusieurs années, c’est tout le secteur de l’événementiel qui s’interroge sur sa démarche écoresponsable. La première mise en oeuvre aux JO 2012 de Londres de la norme “ISO:20121 – Management de l’événementiel soutenable” marque un premier pas pour les événements d’ampleur. Les politiques RSE/RSO ont gagné progressivement ces structures culturelles et sportives. Mais le bilan carbone demeure un point noir dans l’organisation de gros projets éphémères, parfois coûteux en ressources.
Comment agir concrètement sur l’impact environnemental d’un festival ?
Une bonne partie du bilan carbone d’un événement est liée à l’arrivée des festivalier-es sur le site. Il est donc nécessaire de réfléchir à la façon dont les gens viennent sur un lieu de fête. Des événements sportifs écologiques, c’est possible ? À condition d’organiser notamment des convoyages en TER + vélo !
Vous faites partie de l’organisation d’un festival ?
Faites appel à Univoyage pour organiser les convoyages à vélo de vos festivalier-es !
Lire aussi : “Carnet de Scène ! Dernière partie”