L’aventure à vélo Grains de Route démarre !

Re-découvrir son terrain de jeux d’enfance en douceur

Premières rencontres

L’ancienne voie ferrée devenue voie verte me mène en quelques kilomètres jusqu’au bien nommé Sauvageon. C’est la maison de Christine et Jean-François, qui m’accueillent comme leur propre fille pour cette première étape. Touchés par mon projet, ils m’ont écrit une lettre pour m’inviter. Émue par cette attention, je leur propose de partager une soirée.

Leur lieu de vie est une bulle hors du temps. Une maisonnette entourée de vergers d’abondance, de prairies verdoyantes où paissent quelques moutons et une vache des Highlands, sous la lumière dorée du couchant. C’est le 4 avril, et nous dînons dehors pour en profiter pleinement. Cadeau sur cadeau. Une belle rencontre avec ces personnes au vécu riche et inspirant, si simples dans leur manière d’être et de m’accueillir. C’est bon et rassurant de sentir que ce retour au bercail est synonyme de nouveaux liens à créer, à cultiver, qui nous enrichissent mutuellement.

Retour aux racines

Ce matin-là, c’est sous un soleil radieux que je reprends la route. L’ADT de la Mayenne a décidément réuni tous les ingrédients pour m’accueillir comme il se doit. Je sillonne les routes de campagne, direction les berges de la rivière Mayenne. Elles me mènent jusqu’en Anjou, terre d’origine de mes racines maternelles. Après une cinquantaine de km, je retrouve ma mamie pour deux jours. Cousins surprise, oncles et tantes viennent compléter la joie de ces moments partagés.

Ces temps-ci, je prends plaisir à questionner, retracer des bribes de l’histoire familiale. Comme beaucoup, elle est bercée par la paysannerie et la transformation des campagnes. Mon grand-père avait tout fait pour s’éloigner du mode de vie paysan, au grand dam de ses parents. Ma mamie me raconte son enfance et son quotidien à la ferme. Elle m’explique qu’à la place de telle maison dans le bourg il y avait une étable, qu’ils allaient cueillir les jeunes pousses et les bourgeons de pissenlits pour en faire de délicieuses salades. Que le quotidien était assez rude. Que l’arrivée du tracteur et des intrants était synonyme d’une immense avancée et réussite sociale. Au travers de cette histoire familiale se retrouve finalement une histoire commune à un pays tout entier, et même au-delà.

Je poursuis ensuite ma route à vélo jusqu’à Angers. C’est drôle de retrouver les lieux de l’enfance, l’adolescence et la vie étudiante, avec ce mode de déplacement doux qu’est le vélo. De par son rythme ni trop lent ni trop rapide, il nous aide à porter un regard neuf sur ce qui nous entoure, ce qui nous constitue. Les souvenirs émergent, comme des bulles de bande-dessinée. De nouveaux sont entrain d’être créés.

Ce soir-là, je suis chaleureusement accueillie chez Laura, Adrien et Nina, rencontrés à Villeneuve lez Avignon et que j’ai plaisir à retrouver ici depuis leur déménagement dans la région. Merci pour cette belle soirée et petit-déjeuner partagés !

Transitions 🦋

Passer d’un sas à un autre. 

Se diriger vers la sortie, sans savoir ce qui se cache derrière cette porte. 

Derrière cette porte, une autre porte, entrouverte.

Entre les deux, un interstice. 

Un son, une odeur, une caresse, une saveur. 

Un rayon de lumière qui s’infiltre et réchauffe l’espace-temps. 

Des au-revoir émus entre chaque porte. 

Des au-revoir et une mue entre chaque nouvelle porte. 

Sas de décompression, compréhension, intégration. 

Sas d’allègement, alléchant, délestant. 

Ces sas qui permettent de passer en douceur du tout au rien. 

Du plein au vide. 

Du quotidien à la solitude intrépide. 

Des sas où chaque instant repousse loin derrière les routines insipides.

Où chaque sensation remplit, nourrit, se vit, simplement et sans filtre. 

Des sas de pauses élégantes et profondes. 

Des sas où l’on se dépose, où l’on chante et l’on se fond dans l’instant. 

Des sas où l’on prépare le prochain sas sans y réfléchir. 

Des sas où l’on se laisse bercer par les moments dont on se délecte comme d’un élixir.

Des sas que l’on ressasse comme des ôdes au Vivant. 

Des sas où l’on dépasse l’immobilité pour mieux prendre le temps. 

 Des sas comme une succession de vies dont on célèbre chaque instant.

Des vies comme une succession de sas dont on profite pleinement. 

🦋 Maëlle

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