Récit des expériences inspirantes vécues par les 11 nomades qui ont partagé l’aventure de la micro-faunique sur le Pays de L’Arbresle avec Univoyage du 6 au 8 mai 2023.
Carnet de bord de la micro aventure
Jour 1 – J’ai fait le rêve d’un monde où les animaux humains et non-humains vivent en paix
“J’ai fait le rêve qu’un jour dans les Monts du Lyonnais, les fils et filles des animaux humains et des animaux non-humains pourront marcher ensemble sur les routes du vivant”.
Librement inspiré par le discours de Martin Luther King
Au programme en début de cette première journée d’un long et beau (bien qu’orageux) weekend : rdv à la gare de l’Arbresle. La joie des retrouvailles de certains membres de l’association et la découverte totale pour d’autres voyageurs prêt-es à partir à l’aventure avec Univoyage !
Nos animaux-totems
Un jeu de “brise-glace” nous permet de nous présenter brièvement les uns des autres en nous définissant par des noms d’animaux. Nous avons donc au sein de ce groupe un flamant-rose, un grillon, une girafe, un ver de Roscoff, etc. Après une courte mais intense étape, nous arrivons au Camping de Ripan à Bessenay.
Première étape vélo : L’Arbresle > Sain-Bel > Savigny > Bibost > Bessenay
Notre première étape nous mène depuis la gare de L’Arbresle vers Sain-Bel, le long de la rivière Brévenne qui donne son nom à la vallée. Nous traversons ensuite le pont et le village vers Savigny et entamons la côte qui mène à la partie nord de la biorégion des Monts du Lyonnais. Nous prenons de la hauteur et savourons les paysages printaniers ensoleillés – quelle chance ! Après le village de Bibost, nous arrivons à Bessenay.
Qui sont les animaux vivant dans les Monts du Lyonnais ?
Nous avons constitué deux équipes “aériennes” et “terrestres/aquatiques” qui se sont affrontées au cours d’un Time’s Up effrené. Ce jeu nous a permis de découvrir les espèces d’animaux vivant dans les Monts du Lyonnais, d’après les observations participatives réalisées pour l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) et l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) de Courzieu en cours de réalisation avec le soutien de l’Observatoire Français de la Biodiversité.
Essayez donc de faire deviner ces animaux !
Comment parler du vivant ?
Sous une belle journée ensoleillée, nous partageons des activités sur le thème de la biodiversité. Nous avons pu débattre sur le sujet, notamment sur le vocabulaire utilisé :
- Le terme de “biodiversité” représente une posture trop gestionnaire et détachée des sujets sensibles que sont les animaux, alors abordés d’un seul point de vue statistique (X% d’animaux exterminés, X% en voie d’extermination…)
- De même, le terme de “nature” a fait l’objet de nombreuses critiques, renforçant l’idée une séparation entre la nature et l’humain plutôt que de replacer l’humain comme sujet naturel ;
- Pour autant, les termes d’animaux “non-humains” pour désigner l’ensemble des autres espèces animales, ou l’approche générique du “vivant” et à consonance empathique et spirituelle des “sensibles” peuvent créer de la confusion chez le grand public non-initié à la déconstruction du langage sur le vivant.
Dès lors, quel vocabulaire utiliser pour parler du vivant de manière juste et accessible ?
Quelle place pour les différents êtres vivants en 2050 ?
Par groupe, nous avons esquissé l’organisation d’une société désirable en 2050, et imaginé la place des différents êtres vivants dans cette société. Les points de convergence entre les groupes sont les suivants :
- Des coopérations entre les humains et les autres animaux, notamment pour l’agriculture ;
- Une préservation renforcée des animaux les plus fragiles ;
- Un droit des espèces à vivre.
Jour 2 – Approcher les loups et les rapaces au Parc de Courzieu
Nous avons pédalé de Bessenay jusqu’au Parc de Courzieu.
Pas de chance ! La pluie s’est annoncée plus forte et durable que prévue sur toute la journée, et le chemin de forêt repéré par les guides était barré suite à de récentes coupes forestières qui entravaient le passage. Nous avons du nous rabattre sur des chemins de terre pentus et difficiles à pratiquer à vélo de route ou VTC. Heureusement que les encouragements du groupe nous ont soutenu jusqu’à l’arrivée !
Nous avons pu nous mettre au chaud et avons eu la chance de nous entretenir avec le responsable des soigneurs et la directrice du parc pour les interroger sur leurs métiers.
Voir aussi : notre rencontre avec l’équipe du parc de Courzieu.
Après quoi nous avons fait le tour du parc pour assister au spectacle des rapaces et au nourrissage des loups blancs. Qu’ils sont beaux !
Et nous revoilà sous la pluie pour le départ d’une course de lenteur… Avant la redescente vers la Vallée de la Brévenne et le retour au campement !
Nous jouons à différents jeux de société sous les tentes : nous devinons la taille, le poids et la longévité des espèces grâce à “Cardline Animaux“, et développons des stratégies pour encercler la reine adverse dans la ruche de “Hive“.
Le soir, nous partageons un bon repas et des temps de discussion informels. Les enjeux de biodiversité nous amènent à évoquer ensemble les différentes stratégies des mouvements environnementalistes, puis les enjeux du climat et les scénarios de migrations climatiques.
Nous interrogeons alors la manière solidaire ou militarisée dont les 500 millions d’européen-nes réagiraient lorsque 300 millions de personnes africaines devraient fuir de la bande équatoriale. C’est finalement la question de la gouvernance démocratique qui s’est posée.
Lorsqu’il faudra choisir la manière dont l’espace et les ressources limitées seront partagées, comment ferons-nous ces choix ?
Jour 3 – S’engager pour les animaux
Ma boussole de vie sauvage
Ce dernier matin, nous réalisons un atelier d’initiation à la démarche Ikigaï. Inspirée par une philosophie japonaise, celle-ci consiste à “trouver sa voie” en identifiant :
- Mes talents– ce que j’aime faire ;
- Mes atouts – ce que je fais valoir ;
- Mes compétences – ce que je sais faire ;
- Mes valeurs – ce que je défends.
Au croisement de ces 4 dimensions se trouvent alors : ma mission, ma passion, ma vocation, ma profession. Les activités les plus susceptibles de concilier l’ensemble de ces éléments sont alors inscrites au centre de sa boussole de vie. Elles représentent les activités principales qui permettraient de nous épanouir.
Nous avons alors ajouté nos animaux-totem et leurs activités sur les dessins réalisés lors de notre premier atelier. Cette répartition permettait de prendre conscience de la complémentarité des profils et des contributions que chacun-e peut apporter pour une société où les animaux humains et non-humains vivraient en paix.
Lever le camp
Nous levons le camp avant de réaliser le bilan de la micro-aventure. Les retours sont très positifs : que de bons souvenirs nous allons garder ! Nous saluons les moutons du camping avant de prendre la route du retour en direction de la gare de L’Arbresle.
Merci aux nomades qui ont participé à cette micro-aventure !
Nos ressources pour prolonger sa passion des animaux :
- Manières d’être vivant – essai de Baptiste Morizot ;
- Vivant – vidéos par Vincent Verzat de Partager c’est Sympa ;
- La recomposition des mondes – BD d’Alessandro Pignocchi et Philippe Descola ;
- Zootopie – film d’animation Pixar.