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Arrivée à Bordeaux

Arrivée à Bordeaux : Gastro et corps au repos !

Mardi 1er Août, jour de mon arrivée à Bordeaux. Je me réveille ce matin après une nuit réparatrice, dans cet écrin de douceur offert par Aurélie et Stéphane, mes bons Samaritains de la veille. Hier, au réveil dans mon hamac, la nausée. Puis un vomi. Une envie pressante d’aller aux toilettes (dans les bois)… Oh oh… Je repense direct à mon avant-dernier jour à L’oasis du Coq à l’Âme, où certaines personnes commençaient à montrer des signes de gastro. Il va falloir que ça aille.

Je me sens en capacité de lever le camp. Un jeune chevreuil vient me rendre visite dans la semi-pénombre, avant que les premiers rayons du soleil ne viennent effleurer la surface de l’étang auprès duquel j’ai passé la nuit. Le temps de charger mes sacoches et m’ébrouer de cette courte nuit frisquette, le jour est levé et je reprends la route. Les courtes nuits se sont succédées dernièrement, je ressens la fatigue.

Un second chevreuil traverse la voie verte juste devant moi en bondissant puissamment. Je pédale et papote quelques kilomètres avec un homme de 75 ans qui fait ses 40 km de vélo journaliers, à la fraîche. Il m’indique un café potentiellement ouvert au village suivant. Je me sens un peu faiblarde, et l’idée d’un thé chaud me réconforte. J’entame l’ascension vers le village, dépassant deux panneaux successifs indiquant que le bar “Chez Maggie” est fermé le Lundi. Pourtant, je m’entête à continuer, mue par la sensation que je trouverai bien une boulangerie, une supérette ou autre pour me requinquer. Pas envie de checker mon téléphone pour le savoir, juste faire confiance et demander.

Mon dernier joli spot de bivouac en Charente maritime

Stéphane et Aurélie, la générosité puissance 1000

Arrivée sur la place de l’église, je croise Stéphane, employé communal et paysan le reste du temps. Il émane de lui une vraie douceur et gentillesse. Il m’invite à le suivre à la bibliothèque, où sa collègue Sylvie m’offre un café. Je bois une gorgée, et la nausée revient aussitôt. Stéphane m’indique les toilettes. Lorsque j’émerge enfin, il me propose de m’accueillir dans le gîte à la ferme qu’il tiennent avec sa compagne, pour que je puisse me reposer.

Mon premier réflexe est de décliner poliment l’invitation. Peur de déranger, volonté de me débrouiller seule… Je commence par me persuader de reprendre le vélo et trouver un coin tranquille en nature pour dormir. Sauf que… Le monde tournoie dès que je me lève. Je pâlis. Au bout d’un moment, je réalise à quel point il est ridicule de refuser cette main tendue. Laissant peurs et égo de côté, je rends les armes et accepte son invitation.

Un coup de fil à Aurélie, sa compagne, et la voici qui débarque, toute aussi douce et souriante que lui. Elle nous amène mon vélo et moi dans leur gîte à la ferme. “Tu as de la chance, je ne travaille pas le Lundi !”, me lance-t-elle en riant. Comme quoi, j’ai bien fait de ne pas écouter ces panneaux… Aurélie m’installe dans une chambre toute douillette, aux petits soins. Je dors toute la journée.

Maëlle KO, corps au repos avant l’arrivée à Bordeaux !

Manier l’art du donner-recevoir

Lorsque j’émerge vers 20h, je sors retrouver mes hôtes. Aurélie est dehors, elle lave des oignons fraîchement cueillis au jardin, tandis que les poules gambadent. La lumière est dorée. On entend le tracteur, Stéphane rentre du foin.

“Je t’ai cueilli des tomates et ramassé des œufs, si tu as faim ! Et voici du beurre et un peu de chocolat pour ton petit-déj !” Je fonds en reconnaissance pour ces gens qui ne me connaissent ni d’Ève ni d’Adam, et m’accueillent pourtant à bras ouverts. Comme si c’était la chose la plus naturelle au monde.

On se pose dans l’herbe pour papoter avec Aurélie. Je lui raconte mon périple et projet de reconversion ; elle me raconte leur vie bien remplie avec deux boulots à temps plein, 100 vaches à nourrir et un gîte à gérer. Avec la maman de Stéphane, 90 ans, qui vit sur place à la ferme, et souhaite toujours donner à boire aux vaches. Parfois en oubliant de refermer le robinet… Mais on lui pardonne, car dans sa tête ce sont encore ses vaches, sa raison de vivre. Bref, des semaines bien remplies !

Aurélie me confie qu’ils sont fans de “Nus et Culottés”, cette émission où Nans et Mouts partent à poil vers une quête chaque fois un peu plus folle, et sont accueillis chez l’habitant. “On serait trop contents qu’ils passent par ici pour les accueillir !”, me dit-elle avec un grand rire généreux. Elle me partage que, pour eux, accueillir spontanément est juste normal et ne leur demande pas d’effort. On discute aussi de l’apprentissage que nécessite la capacité à recevoir en retour, ou à accepter de l’aide.

Une famille de passionné•es, de génération en génération !

Savourer les derniers coups de pédales avant l’arrivée à Bordeaux

Après 1000 remerciements, je retourne dormir. Je ne les verrai pas le lendemain car ils travailleront, mais je leur laisserai un petit mot avec mes coordonnées. Je compte bien leur rendre la pareille un jour ou l’autre.

Après une bonne nuit de sommeil, je me réveille plutôt en forme. Je parviens à manger quelques cuillerées de porridge aux fruits pour reprendre de l’énergie. Il me resterait 65 km à vélo pour l’arrivée à Bordeaux. Je sens que ce serait trop pour mon corps convalescent. Une fois de plus, je rends les armes et accepte un compromis avec moi-même : pédaler 10 km jusqu’à la gare de St Aigulin, et prendre le TER jusqu’à Bordeaux.

Je plie bagage, remercie encore ce lieu pour son accueil ressourçant, et reprends la route. Ces derniers kilomètres prennent une saveur particulière. Après la pluie du matin, les odeurs et les couleurs sont exacerbées et pétillantes. L’odeur de la résine, des fougères, des mûres sauvages à foison… Pédalant tout doucement et dégustant chaque instant, je traverse ces collines landaises jusqu’à la gare.

Derniers coups de pédale avant l’arrivée à Bordeaux

L’arrivée à Bordeaux : aboutissement et commencement ?

C’est étrange car c’est une fin sans en être une. C’est la fin de mon périple à vélo de ferme en ferme dans l’Ouest de la France. Pour autant, ce n’est que le début de mon aventure paysanne… Et je ne rentre à la maison que fin Août. Ce mois d’Août, borné de deux pleines lunes s’achevant au jour de mes 27 Printemps, sera dédié à l’intégration, à la digestion de ces expériences. Au fait de me les approprier pleinement, les faire miennes pour créer mon projet et sa raison d’être.

Ce mois d’Août sera aussi dédié à l’écriture des derniers articles : sur la Ferme de Trévero dans le Morbihan, l’Ecoasis de Guérande, et L’oasis du Coq à l’âme en Charente. Aux réflexions quant au montage du podcast. Mais aussi aux retrouvailles avec les amis et la famille dans le Sud-Est. À la célébration des 40 ans d’une amie chère à mon cœur. C’est cet événement qui m’a fait prendre la décision de me rendre sur Avignon début Août, en train depuis Bordeaux, avec mon vélo.

Cet évènement, et le fait de sentir qu’il serait juste pour moi de ne pas m’engager sur une nouvelle semaine d’immersion en Août, au risque de ne la vivre qu’à moitié, par fatigue du voyage. Somme toute, à mon dernier vrai mois de vacances avant mon entrée en formation en Septembre, en Mayenne. Bref, déjà tout un programme.

Retrouvez l’itinéraire détaillé de mes 2300 km à vélo sur le lien ci-après.

https://www.komoot.fr/collection/1921481/-grains-de-route-a-velo-a-la-rencontre-des-paysan-ne-s-du-nouveau-monde

Bien requinquée et arrivée à Bordeaux !

Me voici en tout cas bien arrivée à Bordeaux, requinquée et accueillie fabuleusement par mon ami Martin, ses colocs et sa compagne Anna. Deux jours de repos avant de prendre le train ce jeudi 3 Août direction Avignon. La suite au prochain épisode !

Merci pour tous vos messages de soutien et de bon rétablissement, qui me sont allés droit au cœur !

Je remercie aussi toutes les personnes qui m’ont accueilli et ont consacré du temps à partager leurs passions pendant ce voyage !

Merci à Christine et Jean-François, au GAEC Arc en Ciel, au GAEC Radis&Co, à Fanny Goupil, à Gaëlle et Xavier du Champ des Possibles, au GAEC De L’herbe aux Fromages, à l’équipe d’El Capitan (article à venir), à Bara’Laezh la Ferme de Kerdudal, à Marc et Danielle Pion, à Lise et ses collègues d’Optim’Ism, à la Ferme de Trévero, à L’Ecoasis de Guérande et à L’oasis du Coq à l’âme pour vos partages d’une richesse inestimable!

Et merci à tous les contributeurs•ices de la campagne MiiMOSA, et tous vos soutiens quels qu’ils soient, sans lesquels cette aventure aurait peut-être été moins sereine !


Vous pourrez suivre toutes ces aventures :

2 commentaires sur “Arrivée à Bordeaux”

  1. Coucou ma petite Maëlle. Oh là là ! Je pleure à voir ce beau périple se terminer 😘tu as tellement bien écrit tes récits durant ton beau voyage, cette belle aventure que nous ne sommes pas prêts d’oublier 🥰il faut vraiment que tu écrives un livre de tous ces bons moments et s’il faut t’aider financièrement je le ferai ❤️je t’embrasse très très fort et encore MERCI de nous avoir fait partager ton beau voyage ☀️

  2. Bonjour Maëlle,
    Nous sommes heureux de lire ton récit et d’avoir pu contribuer à ton voyage.
    Nous pleurons tous les deux ! Émus et joyeux.
    La porte te sera toujours ouverte.
    Belle vie à toi!
    A bientôt
    Aurélie et Stéphane

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